lundi, novembre 10, 2008

The No-Name Wall

The No-Name Wall
(Le mur sans nom)
La sédentarisation de l’Homme a été une des étapes les plus importantes dans sa quête de modernité. Nous, Hommes modernes et civilisés, avons érigé des murs nous entourant pour marquer cette sédentarisation. Après nous avons inventé différents types de murs : murs, murets, muraille, haies, barrières, forteresse, cloisons, murettes, parapets, frontons, remparts, fortifications, séparations…

Étant fier de notre invention, nous leurs avons donné différents qualificatifs : fissuré, élevé, surélevé, décrépi, lézardé, croulant, épais, bas, graffité… Mais puisque on est Hommes, nous en avons même inventé des usages et des expressions des simples au plus fantaisistes: se faire emmurer ou faire le mur, enjamber les murs ou s’y heurter, mur de silence ou sonique, les murs qui ont des oreilles et d’autres qui auraient des yeux, on passe sa vie entre quatre mur…

Il y a des murs qu’on a qualifié de "merveille du monde", comme la muraille de chine, de laquelle on se rempli d’orgueil en entendant dire que c’est la seul bâtisse humaine visible depuis l’espace. D’autres sont des symboles religieux comme le mur de lamentations, Il y a même des murs qui ont autant marqué notre histoire moderne que ceux des Homo-sapiens; je pense à celui de Berlin et à cette effervescence et les conséquences irréversibles qu'a causé sa chute à travers le monde.

Mais il reste tout de même un mur auquel je n’arrive pas à trouver de qualificatifs, celui que les israéliens appellent communément "Barrière de sécurité". N’étant pas dupe des raisons profondes de son existence beaucoup se sont évertués à lui donner d’autres appellations. Mais, quand un mur déchire les familles, les villages, les cultures, les routes, quand un mur oblige à l’exile serait il suffisant de l’appeler "apartheid" ? Quand un mur ambitionne par sa simple présence de morceler un peuple et de dissoudre toutes ses espérances de décider de son sort est il suffisant de l’appeler mur de la honte ?

Ce mur est juste l’effondrement simple et sec de la morale humaine que nos ancêtres ont bâtit pierre par pierre. C’est la réalisation de prophéties des films hollywoodiens de science fiction de mauvais goût : quand l’invention se retourne contre son inventeur et l'anéantie… essayez d’inventer une appellation à ce mur car moi je n’en trouve pas!

Walid SFAR, 10 nov 2008

lundi, septembre 04, 2006

Quand l'Afrique se soustrait à la marche du monde : de nouveau, esclaves ?!!


Quand l'Afrique se soustrait à la marche du monde : de nouveau, esclaves ?!!
Il arrive dans la vie qu'une conversation banale nous secoue pendant des heures voire des jours. J'attendais tranquillement un ami au terminus d'autobus de Montréal quand un monsieur d'un certain âge a pris place à mes côtés avant d'engager l'une des conversations les plus enrichissantes de ma vie. Professeur d'études stratégiques dans un institut international, l'homme connaît le continent africain comme le fond de sa poche. Son analyse, son point de vue sur notre avenir, donne froid dans le dos. Et s'il vous plaît, ne sortez pas la rancune du « colon nostalgique ». Lisez avec la tête et la raison ce qu'il dit. Je vous rapporte fidèlement ses constats :
« Cela fait maintenant plus de 25 ans que j'enseigne la stratégie. Dans ma carrière, j'ai eu affaire à des dizaines d'officiers et de hauts fonctionnaires africains. Je suis malheureusement obligé de vous dire ceci : du point de vue des études stratégiques, de l'analyse et de l'anticipation, je leur donne un gros zéro pointé. Nos stagiaires africains sont très instruits, ils ont de belles tenues militaires ou manient le français de manière remarquable, mais, dans les cours, ils ne nous apportent rien. Tout simplement, parce qu'à ma connaissance, dans toute l'Afrique francophone, il n'y a pas un seul centre d'études stratégiques et internationales avec des vrais professionnels à leur tête.
Je vais vous expliquer pourquoi je n'ai aucun espoir pour ce continent. Au moment où je parle, le monde fait face à trois enjeux principaux : l'énergie, la défense stratégique et la mondialisation. Donnez-moi un seul cas où l'Afrique apporte quelque chose. Rien. Zéro. Commençons par l'énergie et précisément le pétrole. Tous les experts mondialement reconnus sont unanimes à reconnaître que d'ici 15 à 20 ans, cette ressource sera rare et excessivement chère. En 2020, le prix du baril tournera autour de 120 dollars. C'est conscients de cette réalité que des pays comme les USA, la France, la Chine, le Royaume Uni, etc. ont mis sur pied des task force chargés d'étudier et de proposer des solutions qui permettront à ces nations de faire main basse sur les ressources mondiales, de s'assurer que quoi qu'il advienne, leur approvisionnement sera assuré.
Or, que constate-t-on en Afrique ? Les dirigeants de ce continent ne sont même pas conscients du danger qui les guette : se retrouver tout simplement privé de pétrole, ce qui signifie ni plus ni moins qu'un retour à la préhistoire !
Dans un pays comme le Gabon qui verra ses puits de pétrole tarir dans un maximum de 10 ans, aucune mesure de sauvegarde, aucune mesure alternative n'est prise par les autorités. Au contraire, ils prient pour que l'on retrouve d'autres gisements. Pour l'Afrique, le pétrole ne comporte aucun enjeu stratégique : il suffit juste de pomper et de vendre. Les sommes récoltées prennent deux directions : les poches des dirigeants et les coffres des marchands d'arme. C'est pathétique.
Ensuite, la défense stratégique. L'état de déliquescence des armées africaines est si avancé que n'importe quel mouvement armé disposant de quelques pick-up et de Kalachnikov est capable de les mettre en déroute. Je pense qu'il s'agit plus d'armées de répression intérieure que de guerre ou de défense intelligente. Pourquoi ? Parce que, comparées aux armées des nations développées, de la Chine, de l'Inde ou du Pakistan, les forces africaines rappellent plus le Moyen âge que le 21e siècle. Prenez par exemple le cas de la défense anti-aérienne. Il n'y a quasiment aucun pays qui possède un système de défense équipé de missiles anti-aériens modernes. Ils ont encore recours aux canons antiaériens. Les cartes dont disposent certains états-majors datent de la colonisation ! Et aucun pays n'a accès à des satellites capables de le renseigner sur les mouvements de personnes ou d'aéronefs suspects dans son espace aérien sans l'aide de forces étrangères. Quelle est la conséquence de cette inertie ? Aujourd'hui, des pays comme les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni peuvent détruire, en une journée, toutes les structures d'une armée africaine sans envoyer un seul soldat au sol. Rien qu'en se servant des satellites, des missiles de croisière et des bombardiers stratégiques. A mon avis et je crois que je rêve, si les pays africains se mettaient ensemble, et que chacun accepte de donner seulement 10 % de son budget militaire à un centre continental de recherche et d'application sur les systèmes de défense, le continent peut faire un pas de géant.
Il y a en Russie, en Ukraine, en Chine, en Inde, des centaines de scientifiques de très haut niveau qui accepteraient de travailler pour 3000 dollars US par mois afin de vous livrer des armes sophistiquées fabriquées sur le continent et servant à votre défense. Ne croyez pas que je rigole. Il ne faut jamais être naïf. Si la survie de l'Occident passe par une recolonisation de l'Afrique et la mainmise sur ses ressources naturelles vitales, cela se fera sans état d'âme. Ne croyez pas trop au droit international et aux principes de paix, ce sont toujours les faibles qui s'accrochent à ces chimères. Je pense qu'il est temps de transformer vos officiers (dont 90 % sont des fils à papa pistonnés qui ne feront jamais la guerre et je sais de quoi je parle) en scientifiques capables de faire de la recherche et du développement. Mais, je suis sceptique. Je crois que ce continent restera enfoncé dans le sommeil jusqu'au jour où le ciel lui tombera sur la tête.
Enfin, la mondialisation. Malheureusement, comme dans tous les autres sujets in qui ont fait leur temps, les stagiaires africains que nous recevons sont d'excellents perroquets qui répètent mécaniquement les arguments qu'ils entendent en Occident. A savoir, il faut la rendre humaine, aider les pays pauvres à y faire face. Vous savez, dans mes fonctions, il y a des réalités que je ne peux dire, mais je vais vous les dire. La mondialisation est juste la forme moderne de perpétuation de l'inégalité économique. Pour être clair, je vous dirai que ce concept à un but : garder les pays pauvres comme sources d'approvisionnement en biens et ressources qui permettraient aux pays riches de conserver leur niveau de vie. Autrement dit, le travail dur, pénible, à faible valeur ajoutée et impraticable en Occident sera fait dans le Tiers-monde.
Ainsi, les appareils électroniques qui coûtaient 300 dollars US en 1980 reviennent toujours au même prix en 2006. Et puisqu'il l'Afrique n'a toujours pas un plan cohérent de développement économique et d'indépendance, elle continuera à être un réservoir de consommation où seront déversés tous les produits fabriqués dans le monde. Pour moi, l'indépendance signifie d'abord un certain degré d'autonomie. Mais, quand je vois que des pays comme le Sénégal, le Mali, le Niger ou la Centrafrique importent quasiment 45 % de leur propre nourriture de l'étranger, vous comprendrez qu'un simple embargo militaire sur les livraisons de biens et services suffirait à les anéantir. Pour terminer, je vais vous raconter une anecdote. Je parlais avec un colonel sénégalais venu en stage chez nous il y a quelques mois. Nous regardions à la télévision les images de millions de Libanais qui défilaient dans les rues pour réclamer le retrait des soldats syriens de leur pays. Je lui ai demandé ce qu'il en pensait. Il m'a répondu : « Les Libanais veulent retrouver leur indépendance et la présence syrienne les étouffe ». C'est la réponse typique de la naïveté emprunte d'angélisme. Je lui ai expliqué que ces manifestations ne sont ni spontanées ni l'expression d'un ras-le-bol. Elles sont savamment planifiées parce qu'elles ont but. Israël piaffe d'impatience d'en découdre avec le Hezbollah et puisque Tel-Aviv ne peut faire la guerre en même temps aux Palestiniens, au Hezbollah et à la Syrie, son souhait est que Damas se retire. Une fois le Liban à découvert, Israël aura carte blanche pour l'envahir et y faire ce qu'elle veut. J'ai appelé cet officier sénégalais il y a deux jours pour lui rappeler notre conservation.
Malheureusement, il était passé à autre chose. Son stage ne lui a servi à rien.
J'espère vraiment qu'un jour, les Africains auront conscience de la force de l'union, de l'analyse et de l'anticipation. L'Histoire nous démontre que la coexistence entre peuples a toujours été et sera toujours un rapport de force. Le jour où vous aurez votre arme nucléaire comme la Chine et l'Inde, vous pourrez vous consacrer tranquillement à votre développement. Mais tant que vous aurez le genre de dirigeants que je rencontre souvent, vous ne comprendrez jamais que le respect s'arrache par l'intelligence et la force.
Je ne suis pas optimiste. Car, si demain l'Union africaine ou la Cédéao décide de créer un Institut africain d'études stratégiques crédible et fiable, les personnes qui seront choisies se précipiteront en Occident pour apprendre notre manière de voir le monde et ses enjeux. Or, l'enjeu est autre, il s'agit de développer leur manière de voir le monde, une manière africaine tenant compte des intérêts de l'Afrique. Alors, les fonctionnaires qui seront là, à statut diplomatique, surpayés, inefficaces et incapables de réfléchir sans l'apport des experts occidentaux se contenteront de faire du copier-coller, ce sera un autre parmi les multiples gâchis du continent. Avant que vos ministères des Affaires étrangères ne fassent des analyses sur la marche du monde, ils feraient mieux d'en faire d'abord pour votre propre intérêt ».
Ousmane Sow (journaliste, Montréal)
27 juillet 2006 (Les Echos)

jeudi, octobre 13, 2005

Feu et Glace


Feu et Glace
Une matinée grise et glacée
Un ciel lourd
Une expression sordide et morne sur les visages
Des visages se pressant sans raisons apparentes
Des visages tordus et biscornus
"Robotiquement", ils essaient de rejoindre
Ce qui écrase tous ce qui leur reste d'humain
Moi, je me fonds complètement dans le décor.
La même expression dégoûtée
Le même empressement machinal
Enfin, je crois...

Mais voilà que les yeux s'affolent dans leurs globes
Les lèvres se crispent de plus belles
Les narines se gonflent
Les sourcils se joignent jusqu'a former une tache informe
Mais? Est-ce en ma direction que leurs têtes se tournent ??!!!
Me lapidant des regards, ils grinçaient:
"Au traître!"
"A L'intrus!"

Perdu au milieu de la meute nébuleuse,
Au moment de ma plus grande perplexité,
Je perçois un battement.
Un battement faible et hésitant.
Je prête l'oreille,
J'essaye d'en distinguer la nature,
Et puis, par je ne sais quel enchantement
Tout se tait,
Comme transporté dans une horrible scène d?un film muet
Seules ces pulsations saccadées
Montant en crescendo
Résonnent dans ma tête
Domdom, domdom, domdom?


Est ce la cause de toute cette cohue ?
Le son qui dérange
Excitant des méninges trop faibles pour le supporter
Un rythme d'une vie lointaine
Rappelant une humanité marginalisée
Un son longtemps étouffé
Un son réchauffant mes tripes
Faisant couler un sang brûlant dans mes vaines
Malgré "la maladie et les ennemis"
Je ne suis ni pierre, ni glace
Je ne suis que feu

Je me relève
J'ouvre ma veste
Je respire un grand coup
Et je crie
******* **** ...

Prince Dido

lundi, octobre 03, 2005

Bonjour tout le monde et bien venu dans mon blogggggggg!
Have an orange day!